​

ECOLE DICONOGRAPHIE

​

L’intérêt pour les icônes va croissant depuis que la Russie a ouvert ses frontières , depuis que le mur de Berlin est tombé, que les pays de l’est nous sont accessibles.

Toutes sortes d’expositions ont eu lieu à Paris : icônes russes, icônes du Mont Athos ,icônes de nos immigrés russes du début vingtième siècle, comme Grégoire Krug, Léonide Ouspensky.

Leur vœu s’est accompli ; apporter des richesses orthodoxes dans notre monde occidental.

Nous ne sommes plus en guerre ,ni politique, ni religieuse, et Le pape Jean Paul II nous a exhorté à respirer des deux poumons Orient – Occident.

J’ai passé plus de quarante années à arpenter l’iconographie traditionnelle byzantine, grecque, russe, roumaine… Je me suis aussi intéressée aux icônes byzantines italiennes, aux Mosaïques de Ravenne, de Monreale en Sicile, de la basilique saint Marc à Venise, ainsi qu’aux primitifs italiens qui sont proches et pourtant en rupture avec la tradition byzantine

Ma quête d’aujourd’hui est de trouver des clefs pour une iconographie occidentale, correspondant à notre sensibilité tout en ne trahissant pas la grande tradition de l’icône. Je ne suis ni grecque, ni russe ,je suis française catholique, comme un grand nombre de mes élèves. Nous avons droit à une iconographie locale , mais il ne faut pas tomber dans l’imagerie. L’icône est théologique avant tout .

Mon école se définit par le choix des thèmes iconographiques, de la palette de couleurs , par les fondus, les glacis les transparences… peut- être qu’il y a un peu moins de sévérité sur les visages à l’instar des icônes catholiques orientales roumaines qui sont moins sévères que les icônes orthodoxes roumaines,

Je recherche des thèmes qui nous parlent aujourd'hui. Quand une icône ancienne est prise pour modèle, il est important de la traduire pour aujourd’hui. Ce ne doit pas être une copie conforme sauf si vous êtes copiste.

L’art de la composition, dans les icônes est importante ,ainsi que le dessin . Composer une icône n’est pas chose facile. Il faut étudier la tradition, la théologie, connaitre le langage iconographique byzantin et ses codes. Le dessin est une discipline artistique nécessaire.

mes élèves s’appuient sur des modèles existants.

Les couleurs qui chantent sont une caractéristique de mon école, et aussi une difficulté, car il faut savoir les travailler avec art, pour avoir une belle harmonie et ne pas tomber dans une modernité criarde.

Beaucoup d’icônes anciennes ont perdues l’éclat de leurs couleurs. Théophane le Grec et Roublev utilisaient des couleurs éclatantes. Les couleurs sont filles de la lumière et manifestent la Vie. L’icône avant d’être parfaite doit être vivante.